Ghost of Tsushima
Comment dit-on « Jean il fait froid » en Japonais ? Hein ? Hein ? On dit « Jin Sakai » ! Alors ? Elle est bonne non ? Non ? Comment ça c’est de la merde ?! C’est qui Jin Sakai ? Et bien ça tombe bien on va en parler ! En route pour le test de Ghost of Tsushima et son univers nippon médiéval ! Et promis j’arrête les points d’exclamation...
Comme j’ai fort bien introduit le personnage de Jin Sakai commençons avec lui qui est le joyeux samouraï japonais que l’on incarne dans Ghost of Tsushima (sorti en 2020 sur PS4) développé par Sucker Punch. Enfin, joyeux c’est vite dit parce que c’est une avalanche de pisse doublée d’une tempête de merde qui s’abat sur le pauvre Jin.
Oui notre protagoniste n’a pas trop de chance dans la vie. Un vrai chat noir. Et en même temps au Moyen-Age la vie n’était pas une sinécure. Jin est le fils d’un seigneur de la pétillante île de Tsushima qui se trouve entre la côte chinoise et l’île principale de l’archipel nippon. Jusqu’ici tout va bien. Sauf que son père se fait défoncer sous ses yeux quand il est gosse lors d’une pieuse campagne de « pacification » de l’île rebelle d’Ikki. Là ça va moins bien d’un coup.
Place manants ! Je suis Jean Ilfaitfroid ! Ecarte toi de mon chemin de peur que mon cheval de guerre ne te piétine ! |
Et là suspens ! Les japonais se prennent une branlée de tous les diables. Ben oui tu t’attendais à quoi petit marcassin ? On est pas dans un jeu vidéo. Quoi ?! On est dans un jeu vidéo ?!! Ah ça va alors !
Revenons à nos malheureux japonais humiliés. Jin est gravement blessé. Tonton Shimura est capturé. Le grand méchant Khan envahit Tsushima et s’installe comme chez mamie. Jin a été récupéré et soigné par la voleuse Yuna. Et c’est là que le jeu commence vraiment.
Dans Ghost of Tsushima tu arpentes librement la joyeuse et sémillante île sous le joug des mongols. Torture, vol, meurtre, esclavage, les envahisseurs ne sont pas vraiment des joyeux drilles. Jin se lance donc dans une auto-entreprise de découpage de mongol au sabre japonais pour délivrer les habitants.
Le problème c’est qu’il est sensé être un preux et noble samouraï coincé du derche qui attaque ses adversaires bien en face et préfère mourir plutôt que d’être déshonoré. Et c’est là que la perfide Yuna vient tout foutre en l’air. Elle apprend à notre Jin très prude à assassiner par derrière au tanto (une espèce de gros couteau à viande ou de petit sabre traditionnel japonais selon l’interprétation).
Notre petit Jinou prend goût à ces techniques de meurtre de bâtard lâche : bombes, fumigènes, fléchettes empoisonnées. Tout est bon pour buter du mongol trop envahissant. Mais en même temps tout au long de l’aventure notre preux chevalier du soleil levant affine sa technique au sabre en apprenant les différentes écoles.
Caméo ! Admire mon poil soyeux blanchi par les flocons de neige (je suis à gauche). |
Donc tu peux alterner les styles entre des assassinas furtifs et des combats au sabre bien « mauvais cul » (badass en anglois). En plus, pas besoin de s’emmerder avec des équipements aux stats hyper complexes. Seuls les vêtements que tu portes procurent des avantages passifs. Et en plus tu peux en changer en plein combat. Toute les autres options sur l’équipement ce n’est que de l’ésthétique à la con. Bon OK j’avoue je suis un sanglier victime de la mode qui aime soigner l’apparence de ses persos.
Dans tout ce bordel de techniques au sabre et de tueries en masse d’envahisseurs du continent il y a les duels qui se démarquent. C’est tellement stylé de se faire face sabre à la main, d’esquiver, de feinter, de contre-attaquer. Une idée à mettre en pratique pour régler les conflits politiques ? Bof… En tout cas dans le jeu ça déchire !
Tel un homme politique sortant son pipeau en or massif pour berner la masse électorale abrutie, Jin peut attirer des macaques avec sa flute dans l'extension sur l'île d'Iki. |
Si on jette un œil (injecté de sang par les dizaines d’heures de jeu) du côté de l’histoire on peut pas dire qu’il y a grand-chose à dire, c'est peu dire. Le scénario est un peu convenu faut pas se mentir petit marcassin. Mais avec quelques rebondissements et passages émouvants. La grosse bête porcine que je suis a d’ailleurs la larme facile et a perdu un peu d’eau par les yeux sur certaines séquences de ce jeu.
Si tu es adepte de manichéisme et de la morale bien établie genre Bible ou autre texte religieux chiant tu peux passer ton chemin. Les personnages sont plutôt ambivalents ce qui est plutôt cool. Par contre il faut avoir le dos blindé parce que tes copains d’hier risquent de planter un putain de couteau dans le dos. Seule exception : les moghols restent des méchants très méchants tout au long du jeu.
Bon. On en parle de la beauté du jeu ? Franchement j’en ai souillé des sous-vêtements tellement le jeu est trop joli de la mort qui tue. Les paysages sont variés surtout en comparaison de la forêt sombre et humide dans laquelle ton serviteur sangliesque vit. Du littoral, des prairies fleuries, des forêts de bambou, des forêts tout court, des villages au bord de l’eau, des forteresses mongols, des bunkers nazis. Ah pardon je confonds avec Wolfenstein.
Même dans l'équivalent du slip de l'époque Jin a la classe. Apparemment c'est sa tenue quand il se bourre la gueule. |
La direction artistique a aussi de quoi s’oublier dans son slip sans vergogne mon petit marcassin. Ça me donnerait presque l’envie de devenir poète tiens putain de merde. Oui je sais je le suis déjà. Hein ? La direction artistique. Ah oui désolé je m’égare. L’ambiance des couleurs est top. On se croirait dans un délire sous acide avec des feuilles et des fleurs super colorées. Tu vas bouffer du rouge, du jaune et du vert jusqu’à en vomir tes tripes par les yeux. Oui je sais c’est très classe. Un foutu poète je te dis.
Le verdict du sanglier
Si tu aimes le japon, les sabres, les paysages magnifiques et le massacre de baleines euh… pardon je voulais dire l’immersion dans un univers riche, alors tu peux y aller les yeux fermés ! Putain ça faisait longtemps qu’on avait pas eu le droit à un aussi bon jeu en comparaison du torrent de jeux copies, de refontes, de versions haute définition et autres bouses insipides.
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