Paper Mario La Porte Millénaire
Une cagole blonde avec le QI d’un pet à sauver, un plombier moustachu ventru tout droit sorti d’un film porno à petit budget, des décors de théâtre en papier. Non, tu n’es pas dans l’esprit dérangé d’un auteur de série pour Netflix mais dans Paper Mario : La Porte Millénaire sur GameCube sorti en 2004.
Bon j’avoue que l’intro ne vend pas du rêve et que ce jeu a l’air franchement moisi dit comme ça. Mais finalement c’est le scénario (très 20ème siècle) de tous les jeux Mario depuis plus de 35 ans. Que celui ou celle qui a un jour acheté un jeu Mario pour sa qualité scénaristique se jette la première pierre ou aille se faire interner pour faute de goût. C’est clair que l’intérêt de ce Paper Mario ne réside pas là dedans (j’y reviendrai cependant un peu plus tard) mais plutôt dans son gameplay et sa direction artistique. Parce que la série Paper Mario c’est un truc de ouf (oui je suis trentenaire donc j’utilise des expression de ma génération) !
Tout a commencé en l’an de grâce 1996 avec la sortie de Super Mario RPG sur Super NES. Évidemment, en ces temps de disette vidéoludique RPGesque dans le bon royaume de France, cet épisode des aventures du moustachu italien n’est pas arrivé dans nos vertes contrées avant moultes années. Il a fallu attendre l’arrivée sur Nintendo 64 de Paper Mario en 2001 pour enfin bouffer du tour par tour et du levelling façon plombier bedonnant. Paper Mario : La Porte Millénaire (quelle nom de merde) débarque en 2004 sur nos belles GameCube françaises. Mais c’est quoi Paper Mario à la base ?
Pour faire simple, c’est un Mario tout plat façon feuille de papier qui se fritte au tour par tour contre les méchants classiques de la série (Gommbas, Koopas, Bob-omb et autres ennemis au nom foireux). On monte de niveau, on a un sidekick looser qui nous suit partout comme un caniche de vieille en manque de bisous, on s’équipe avec des badges et on achète des objets, on visite des villes, on parle à plein de PNJ aux dialogues chiants à crever, on combat des bosses. Bref, un vrai RPG old shool quoi !
Une potence, des tags, il y a même un dragon qui bouffe des toads ! Il manque plus qu’un rejeton Targaryen taré dont sa mère est aussi sa sœur pour faire un épisode de Game of Thrones. |
Deux choses qui font l’ADN des Paper Mario viennent donner un coup de polish à ce système éculé (j’adore ce mot) : le déroulement des combats et la direction artistique.
Tu aimes les RPG avec des combats au tour par tour auxquels tu joues pépouze en slip sur ton canap, où tu peux prendre plusieurs minutes de réflexion avant chaque action et même te décapsuler une petite binouze ? Ben Paper Mario c’est pas fait pour toi. Et encore moins sa version GameCube. Une fois une action sélectionnée (attaque, pouvoir spécial, défense, objet, enfilage de perles), il faut appuyer au bon moment sur le bon bouton ou sur le stick directionnel pour réussir une action ou faire un coup critique. Là tu te dis "ah ça va j’ai le temps entre chaque tour pour me la couler douce façon exilé fiscal aux Bahamas”. Et bim ! Un connard dans le public te lance une pierre sur la tronche. Quoi ? Je ne t’ai pas dit qu’il y a du public pendant les combats ? Oups…
On retombe alors sur la direction artistique du jeu, c'est-à-dire des personnage de papier en 2D qui évoluent dans un environnement en 3D avec des décors en 2D (tu me suis ?) pour obtenir une espèce de scène de théâtre géante. Dans cet épisode GameCube le côté spectacle a été joué à fond. Qui dit théâtre dit public. Attention, ici c’est pas un public de gamines de 12 ans dans un concert de BTS. Quand ils aiment, ils te lancent des objets utiles pour le combat (champignons de vie, bloc POW, le disque laser de Dorothée). Mais quand ils aiment pas c’est de la caillasse, des décors ou des éclairages que tu reçois sur la gueule. Tout de suite c'est moins tranquille comme ambiance.
On se croirait dans une mauvaise comédie musicale des années 90 avec les effets de scène. Les rois du moooonde se battent entre euuuux !
Pour se remettre de ces combats éprouvants et se changer les idées pourquoi ne pas se promener dans les jolis décors atypiques et colorés, tels les Ingalls dans leur prairie toute pétée ? Bonne idée ! Surtout que les niveaux sont très diversifiés et intelligemment conçus avec ce mélange de 3D et de 2D. Cependant tu peux couper tes couettes de petite fille parfaite du 19ème siècle et enfiler le treillis militaire (ou le pantalon immonde de ton oncle chasseur) : il y a des ennemis partout ! Ce qui est pratique c’est qu’ils sont visibles donc pas de rencontres aléatoires casse-couilles. Ce qui est aussi pratique c’est de pouvoir leur sauter dessus ou de leur donner un coup de marteau pour avoir l’initiative au combat. Ce qui est moins pratique c’est que eux aussi peuvent t’attaquer et prendre l’initiative.
Hormis les combats, l’exploration est plutôt sympathique et il y a plein de passages ou d’objets auxquels on ne peut accéder qu’en ayant le bon compagnon et les capacités qui vont avec. Même à l’époque c’était déjà classique mais ça fonctionne (comme ils disent dans Top Chef). La côté plat du personnage est bien exploité et cela apporte même un peu d’humour sur l’ensemble du jeu. J’ai dis une pointe d’humour hein. C’est du PEGI 3+ et en plus c’est Nintendo donc il ne faut pas s’attendre à la grosse poilade graveleuse à la Borderlands. Tu peux même faire jouer ton gosse en couche culotte addict aux écrans.
Et paf ! Il y a vingt ans on savait déjà qu’on était foutu. Corbeau président !
Revenons un peu au scénario et au déroulement du jeu.(oui je sais que cet article n’a ni queue ni tête mais on s’en fout !). J’ai été un peu dur avec le scénario. Soyons honnête, objectivement il a la profondeur d’un pédiluve ou d’un film de super héros (je te laisse choisir Marvel ou DC Comics selon tes goûts). Mais par rapport aux autres jeux de la licence c’est du niveau de Inception en termes de complexité et de rebondissements. Déjà le méchant c’est pas Bowser mais une espèce de mec chelou qui aime les croix (je n’en dis pas plus, pas de divulgachement). Bon comme d’hab la princesse Peach est enlevée blablabla, il faut la retrouver blablabla, il faut récupérer des étoiles blablabla (pardon, des gemmes étoilées).
Il y a quand même des petites subtilités. Entre chaque chapitre (il y en a huit en tout) il y a un petit interlude avec la princesse captive qui se fait draguer par un robot (un putain de pervers soi dit en passant) et un autre où on contrôle un Bowser totalement à la ramasse qui se prend pour Mario dans des passages de plate-forme en 2D. Promis je suis ni drogué ni bourré quand j’écris ces lignes il se passe vraiment ça dans le jeu…
Le déroulement global du jeu est un classique du RPG : une nouvelle zone à explorer, un donjon à traverser, un boss à défoncer. Rien de neuf. A noter quelques zones toutes rikiki où il faut faire plusieurs aller-retours entre deux PNJ pour faire avancer l’histoire. C’est franchement bidon même pour un jeu des années 2000. C’est presque aussi chiant que les premiers épisodes de la série Punisher. A part ça, la durée de vie est plutôt honnête avec environ 40 heures de jeu pour le torcher à fond, c’est à dire chopper les huit gemmes étoilées, les requêtes (chiantes à crever) des habitants de l’île, avoir les 85 badges, les 42 étoiles et toucher le fond du donjon aux 100 niveaux.
La première fois que vous contrôler Peach vous devez prendre un bain. Quoi ???!! Et pourquoi pas la faire couler un bronze aux chiottes tant qu’on y est ?! C’est n’importe quoi ce jeu !
Le verdict du sanglier
Cet épisode de Mario version PQ est vachement sympa avec ses décors façon carton, ses scènes de théâtre et ses mécanismes RPG old school. Le petit côté what the fuck de certains dialogues et certaines situations donne une touche rock à une licence patatachonne et neuneue dans sa globalité. Malgré ses 20 ans le jeu n’a pas pris une ride et reste agréable à regarder et à jouer bien que quelques heures de jeu soient assez artificielles et inintéressantes. Bon faut avouer aussi que par rapport au premier opus il n’y a pas grand-chose de neuf. Mais ça reste un détournement original de la série Mario classique qui est plutôt planplan. Alors vas-y mon petit marcassin ! Fonce jouer à Mario Papier (on est en France bordel ! Au chiotte l’anglish) ! Si tu as assez de pognon...
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