Endless Ocean

Ah, la plongée sous Marine… euh, je veux dire la plongée sous-marine ! La détente dans les bras humides de l’océan où tu ressors avec la peau toute fripée et un micro pénis de circonstance. Figure toi qu’il est possible de retrouver tout ça condensé en jeu vidéo. Les jeux de plongée ne sont pas légions et je vais donc ici au test de l’un des plus connus : Endless Ocean sur la (trop vendue) Nintendo Wii.

Au cœur des années 2000 les gens ne se contentaient pas de porter des pantalons dont la taille se situait au niveau des genoux, ou encore d’écouter du mauvais RnB français à l’intérêt aussi grand que celui de la pensée philosophique d’un influenceur. Non. Les gens commençaient aussi à s’intéresser en masse à la plongée sous-marine. Mais si tu sais ! Le truc dans la mer (ou les piscines, les lacs, les baignoires) où tu te niques le dos à trimbaler un bouteille de 15 kilos pour respirer quelques dizaines de minutes dans une eau mouillée remplie de drôles de bestioles.

Dans les années 2000 c’est donc la ruée vers les clubs de plongée et le studio japonais Arika ne veut pas louper le coche. En fait, dés 2001, le studio sort Everblue sur PlayStation 2 (édité par Capcom) qui est une première tentative d’amener la mer et toute la merde qu’elle contient dans notre salon. En 2002 Arika récidive pour une suite admirablement nommée Everblue 2 (toujours sur PlayStation 2). Nous voilà donc en 2007 et le studio nippon a toujours l’envie de sentir le bon goût de marée au fond de son gosier. La Nintendo Wii tend alors ses bras pâles vers une nouveau jeu de plongée du studio sur fond de jouabilité mouvante (motion gaming en bon françois). Et paf ! Endless Ocean arrive au monde comme un bébé moche tout ridé.

Et c’est à ce moment que l’âme de plongeur biologiste de la grosse bête forestière que je suis prend le dessus sur ma nature porcine. Car oui ! Sache petit marcassin que le sanglier est plongeur et pas trop ignare des choses de la biodiversité marine. Regardons un peu ce que vaut le rejeton subaquatique d’Arika.

Avant d'aller sous la flotte il faut se déplacer sur un bateau. et il se passe des trucs chelou sur le pont.

Le jeu fonctionne de façon très simple. Tu incarnes un plongeurs débarqué d’on ne sait où qui possède l’expressivité de Mark Zuckerberg (c’est à dire celle d’un caillou), le charisme d’un bulot et le QI d’un pet de vagin. En plus, quand tu te déplaces sur le pont de ton bateau avec ta démarche de pingouin, ça fait le même bruit qu’une levrette énergique. Tu passes ton temps à te pavaner comme un connard sur un bateau dans la mer fictive de Manaurai (apparemment dans l’océan Pacifique Sud). Tu plonges à l’envie en déplaçant ton bateau pour aller tripoter les bestioles marines.

Pourquoi se balader en bateau et plonger ? Juste parce qu‘une cagole, Catherine, qui se dit océanographe (mais qui a peur de l’eau), veut recueillir des données sur la biodiversité marine. Sinon côté scénario on est pas mieux loti. Des histoires de civilisations disparues et de pseudo traumatismes d’enfance mal résolus par Catherine. Sur le papier c’est accrocheur mais dans le jeu c’est juste chiant et inintéressant. A cela s’ajoute des « quêtes annexes », comme faire plonger des connards de riches qui arrivent sur ton bateau en jet ski comme des cassos.

La carte de la mer fictive de Manaurai. T'excite pas trop hein, c'est juste un gros site de plongée en fait.

Revenons donc au but du jeu : plonger, identifier des bébêtes sous-marines et en apprendre plus sur leur comportement. Comment cela se passe une fois sous l’eau ? En observant les animaux marins sans les déranger ? En les prenant en photo ? Avec une quelconque méthode scientifique ? Surtout pas malheureux ! Ici c’est la plongée à l’ancienne, façon années 80 mal dégrossies. On tripote les poissons à tout va ! Et si cela ne suffit pas, on les nourri ! Tu peux même dresser un dauphin façon Marineland bien merdique. Putain de bordel de couille c’est quand même franchement con comme façon d’étudier la vie marine !

Et les aberrations scientifiques ne s’arrêtent pas là malheureusement. Comme le jeu se passe dans une mer tropicale on s’attend logiquement à rencontrer des espèces tropicales de raies, de requins, de dauphins, de baleines, de poissons etc. Il y a bien tout ça oui. Mais aussi des morses, des manchots, des ours polaires… J’arrête ici la liste parce que mon petit cœur d’océanologue est en train de saigner (mes yeux et mon cerveau aussi). On est dans le total n’importe quoi. Le conseiller scientifique d’Arika lors du développement du jeu devait avoir sept ans. Mais je pense plutôt qu’il n’y en avait pas.

Tu peux mettre dans un aquarium toutes les bestioles que tu as rencontré. Comme tu vois je n'ai pas hésité à mettre une baleine à bosse et un marsouin dans un bassin qui leur permet à peine de faire un tour. C'est pas comme ça que font les parcs à thème ? Bonjour le bien-être animal !

Autre loupé, les développeurs ont mal converti les unités de profondeur du pied vers le mètre, ce qui donne des profondeurs de plongée démentes. A cela s’ajoute que l’évolution en plongée n’est absolument pas réaliste vu que l’on monte et on descend à volonté sans paliers de décompression ou de changement de mélange gazeux. Et là, petit marcassin, tu vas me dire que je suis un gros casse-couilles qui encule les mouches et que pour que Endless Ocean ne soit pas trop chiant à jouer il faut mettre de côté le réalisme de la plongée. Et tu as bien raison !

Alors qu’est ce qu’il y a de bien dans Endless Ocean ? Qu’est ce qui peut donner l’envie de rebrancher sa Wii/WiiU pour plonger dans la mer de Manaurai ? Tout est dans les phases sous-marines. Dés que l’on met la tête sous l’eau on se rend compte que les fonds marins sont variés et bien modélisés. Des récifs coralliens, des étendues sableuses, les abysses, des grottes sous-marines. Les formes et les couleurs s’enchaînent de façon naturelle et c’est un plaisir pour les yeux même avec la qualité dégelasse des graphismes de la Wii.

Quand j'ai vu cette caricature d'ours blanc j'ai failli arrêté de jouer. Tu veux aller dans mon aquarium papa ours ?

Autre point fort, les animaux marins sont bien modélisés que ce soit au niveau de la forme de leur corps que de leurs mouvements. C’est quand même bien kiffant de nager à côté d’une baleine ou de zoomer sur les récifs coralliens pour regarder les petits poissons nager. Tout cela fait donc de Endless Ocean un jeu d’exploration sous-marine très sympa avec toujours une nouvelle bébête à observer, une zone à fouiller plus en profondeur et des connaissances sur les espèces à approfondir. D’ailleurs des bestioles à trouver tu en a des centaines à trouver. A ce compte là, la licence Pokémon peut bien aller se faire foutre !

Niveau maniabilité c’est plutôt agréable pour de la jouabilité mouvante. Tout se joue avec le Wiimote que l’on oriente pour diriger notre plongeur. La gâchette B permet d’avancer et le bouton A d’interagir avec les animaux et le décor. Simple et efficace.

Mon futur dauphin de compagnie ! A moins que je le mette dans mon aquarium. Après tout un dauphin ça n'a pas besoin d'espace et de vie sociale.

Tout cette débauche d’exploration sous-marine et d’identification de la faune marine est bien emballé dans une ambiance sonore réussie avec le bruit de fond du milieu marin bien retranscrit (le monde du silence c’est des conneries) de même que les bruits de respiration dans le détendeur. Franchement, si tu fermes les yeux, que tu te verses un sceau d’eau sur la tronche et que tu laisses pourrir quelques coquillages (pour l’odeur de marée), tu te croirais vraiment au bord de la mer.

Un dernier truc : les musiques sont globalement très bien. Mention spéciale à la musique d’intro Prayer composée par Secret Garden et interprétée par Hayley Westenra qui fait dresser mes gros poils épais de sanglier à chaque fois que je l’écoute.

J'abuse un peu j'avoue. Il y a pas mal de moments magiques. Putain, je vais finir par verser une petite larme d'émotion.

Le verdict du sanglier

Endless Ocean est un bon jeu de plongée. Rarement l’ambiance sous-marine n'a été aussi bien portée dans un jeu vidéo. L’atmosphère sonore, les fonds marins et les bestioles à observer sont fidèlement modélisés. Même la maniabilité est plutôt bonne pour de la Wiimote. Ce qui est naze c’est sa philosophie de plongée à l’américaine où l’océan est consommé comme un repas merdique chez McDonald’s. Le peu de personnages affichés ont un charisme pathétique et le scénario est risible. A voir si la suite Endless Ocean 2 : Aventuriers des fonds marins est meilleur sur ces aspects. Sinon la vraie plongée c’est un milliard de fois mieux que toutes ces conneries de jeux vidéos. Alors éteint ta foutu console et va sous l’eau bordel de merde !